M. TRABBIA : IA, EMPLOIS, CONDITIONS DE TRAVAIL



Lors du CSE de mars, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Mickaël Trabbia, directeur d’Orange Wholesale, sur la stratégie de l’entité. De notre côté, ce sont surtout les conditions de travail, l’emploi et l’impact de l’intelligence artificielle qui nous ont préoccupés.

Pour accéder rapidement aux différentes questions :

  • 📉 Chiffre d’affaires en chute libre : quid de l’emploi ?
  • 🚨 Conditions de travail en berne : et maintenant ?
  • 🌍 IA et transition écologique : un grand écart ?
  • 🤖 IA et qualité de service : qui valide quoi ?
  • 📦 Déménagements : “Oser”… mais à quel prix ?
  • SUD PTT restera mobilisé

📉 Chiffre d’affaires en chute libre : quid de l’emploi ?

Nous avons interrogé le directeur sur la chute brutale du chiffre d’affaires de la division : passé de 8 milliards d’euros il y a quelques années, il devrait tomber à 4,5 milliards d’ici 2030. Afin de maintenir un résultat positif malgré cette baisse, et après avoir réalisé des économies sur l’immobilier via des déménagements forcés, envisage-t-il désormais de réduire la masse salariale par un plan de départs — RCC ou PDV — à l’image de ce qui se fait chez SCE, si les perspectives venaient à se dégrader davantage ?

🟧 Réponse de Mickaël Trabbia :

« Il n’y a absolument rien de prévu en ce sens. »

Réaction SUD :

Nous sommes rassurés, mais l’objectif de la question était surtout d’inscrire cette déclaration noir sur blanc dans le PV. On saura s’en souvenir.


🚨 Conditions de travail en berne : et maintenant ?

Nous avons également abordé les résultats de la dernière enquête CNPS : tous les indicateurs du modèle Gollac sont en dégradation par rapport à 2021. OW retombe à des niveaux comparables à ceux qui ont suivi la période Lombard (condamnée pour harcèlement institutionnel). Quelle stratégie pour retrouver des indicateurs en amélioration d’ici la prochaine enquête ?

🟧 Réponse de Christine Walcer-Sacau et Mickaël Trabbia :

« Les résultats viennent d’arriver, donc nous n’avons pas encore de plan défini. Oui, tous les indicateurs sont dégradés, mais ce n’est pas propre à OW : c’est un phénomène groupe. Cela dit, ce n’est pas une excuse. Il faut maintenant analyser plus finement les causes derrière ces chiffres. Peut-être aussi que l’intégration de salarié·es d’OB a pesé sur les résultats. »

Réaction SUD :

Ils n’étaient clairement pas à l’aise. Oui, il y a un vrai malaise chez OW, les résultats en témoignent. On voit déjà poindre la tentative de noyer le poisson avec des “analyses fines” pour relativiser les chiffres. Mais les faits sont là.
Cette enquête repose sur le modèle Gollac, référence en matière de risques psychosociaux. Elle n’a rien à voir avec l’enquête “Voice Up”, faite maison, biaisée, et dont les résultats globaux ne sont jamais partagés avec les organisations syndicales.


🌍 IA et transition écologique : un grand écart ?

Nous avons interrogé M. Trabbia sur le paradoxe entre la promesse de réduction des émissions de CO2 et le développement accéléré de l’IA, notoirement énergivore.

🟧 Réponse de Mickaël Trabbia :

« C’est une bonne question. Les modèles d’IA évoluent vite, deviennent moins gourmands en énergie, et nos usages chez OW restent marginaux dans notre empreinte carbone. Je reste donc confiant sur notre trajectoire. »

Réaction SUD :

Faut-il comprendre que les questions sur l’emploi et les conditions de travail ne sont pas de “bonnes questions” ?
Quand on parle CO2, M. Trabbia est plus inspiré… Il a même écrit deux bouquins sur le sujet. Pour une fois, une vraie étude est annoncée, enfin ! Mais pour l’instant, on avance à l’aveugle, et vu la montée en puissance de l’IA, nous restons sceptiques.
Si les émissions de CO2 aux bornes d’Orange baissent c’est surtout parce que les effectifs fondent plus vite que les glaciers…


🤖 IA et qualité de service : qui valide quoi ?

L’IA ne répond jamais : « je ne sais pas ». Elle s’efforce toujours d’apporter une réponse, même quand elle est erronée. Il y a donc un taux d’erreur important. De plus, elle s’auto-alimente de ses propres erreurs, peut générer des biais, et normaliser des contenus faux ou stéréotypés.

Quelle vigilance est mise en place sur l’impact pour les salarié·es et la qualité du service ?

🟧 Réponse de Mickaël Trabbia :

« C’est un vrai enjeu. Nous devons former nos salarié·es, développer leur esprit critique, et recruter des profils capables d’interroger les réponses des modèles. »

Réaction SUD :

Former, oui. Mais consulter, aussi. Nous avons demandé un point d’information-consultation en CSE, comme l’exige le Code du travail (article L2323-29), pour tout projet technologique ayant un impact sur l’emploi, la qualification, la formation ou les conditions de travail.

🟧 Réponse de la direction :

« Ce sera sans doute porté par le Groupe, mais on verra s’il y a matière à un point OW. »

Réaction SUD :

On le demandera à chaque CSE s’il le faut. Ce n’est pas une option, c’est une obligation légale.


📦 Déménagements : “Oser”… mais à quel prix ?

Lors d’un kick-off OWI, M. Trabbia appelait à « oser ». Nous lui avons donc demandé s’il allait oser s’opposer aux déménagements en IDF, imposés par le Groupe, qui dégradent encore davantage les conditions de travail.

🟧 Réponse de Mickaël Trabbia :

« Contrairement à ce que vous pensez, Christel Heydemann est très attachée aux conditions de travail. »

Réaction SUD :

Évidemment, il ne peut pas désavouer sa DG devant le CSE, même s’il le pense. Il tient à son poste. Nous, on tiendra notre ligne : s’opposer à ces projets qui détériorent encore un peu plus le quotidien des salarié·es.


✊ SUD PTT restera mobilisé

Face à des dirigeants plus soucieux de protéger les indicateurs pour rassurer les actionnaires que de répondre aux besoins des salarié·es, SUD PTT continuera à se battre pour :

  • des conditions de travail dignes,
  • une rémunération équitable,
  • et un véritable équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Parce que nos combats sont pour les salarié·es, pas pour les actionnaires.